Thérapie d’exposition et anxiété sociale (traduction)

J’ai beaucoup aimé ce thread sur l’anxiété sociale et comment briser le cercle vicieux où les crises d’angoisse renforcent notre peur d’avoir des crises d’angoisse. C’est aussi un super complément de ma vidéo sur la kinésiophobie donc je fais une traduction ici !


La thérapie d’exposition est principalement utilisée dans le traitements des troubles anxieux et des phobies. C’est une manière de désensibiliser la personne à ses triggers.

Note : Les triggers sont les “décelencheurs”, par exemple dans ce cas : l’objet d’une phobie, ou ce qui est suceptible de provoquer une crise d’angoisse.

Mais quand les triggers sont des choses qui nous arrivent tout les jours, et qu’ils restent anxiogènes, qu’est-ce qu’on fait ?

Man psychiatre m’a expliqué la thérapie comme ça (métaphoriquement) : notre cerveau pense qu’il y a un tigre dans le magasin, c’est donc logique qu’il soit anxieux à l’idée d’aller au magasin et essaie de nous en empêcher. Il essaie de nous protéger du tigre.

La seul manière de régler ce problème est d’aller au magasin et de montrer à notre cerveau qu’il n’y a pas de tigre. Il faut surmonter nos symptômes et se montrer qu’on est en sécurité. Cela se fait petit à petit. D’abord on peut passer devant le magasin sans y entrer. Et un autre jour peut-être entrer.

Dans le cas de choses comme l’arachnophobie, on serait exposé à une araignée par étape. D’abord regarder une image, puis regarder une vraie araignée dans une boite, puis une en dehors de la boîte, etc. Avec le temps, on se rendrait compte que l’araignée n’est pas dangereuse.

Mais que fait-on si la nature de la phobie, le tigre, se trouve effectivement là ? Je suis agoraphobe parce que j’ai peur des gens, des sons, des odeurs, des lumières, parce que tout ça me provoque des meltdowns.

Note : Le meltdown est un type de crise autistique qui arrive notamment en cas de détresse ou de surcharge sensorielle. Plus d’info dans cette vidéo.

Les stimuli seront toujours là, et ils seront toujours trop intenses pour moi. En d’autres termes : le tigre est toujours là. Et contrairement à l’araignée, il me fait réellement du mal et me met réellement en danger. Peu importe à quel point je m’y expose je ne vais jamais apprendre que le tigre est inoffensif.

De la même manière, dans le cadre de la phobie sociale, peu importe à quel point on parle à des gens, on sera toujours nerveuxe et montrer qu’on est nerveuxe nous rends d’autant plus nerveuxe, et donc on se plante dans ce qu’on veut dire et ah putain c’est un désastre !

Faire les choses petit à petit ne peut pas tout régler. Quand le tigre est toujours présent, comme peut-on se convaincre qu’il n’est pas un danger ?

  1. Dès que l’on sent l’anxiété monter, sortir de la situation et se réconforter.
  2. Quelque chose que l’on appelle “compléter le cycle”

Ça ne sert à rien de se confronter au tigre tout le temps s’il est toujours dangereux. Le seul effet c’est renforcer l’idée pour le cerveau qu’il faut éviter le tigre. Mais si on apprend à se retirer de la situation et à se réconforter, alors on peut apprendre petit à petit au cerveau qu’il est possible d’être en sécurité.

Le réconfort est la dernière étape pour compléter le cycle, mais il peut aussi être utiliser tout seul, comme je viens d’en parler. L’idée est que nous avons une réponse physiologique à la peur. Dans la nature il faut la bruler le plus vite possible pour sauver sa vie.

L’antilope a un pique d’adrénaline qui lui permet de sprinter pour échapper au lion. Mais quand nos tigres sont irrationnels ou psychologiques, soit il n’y a rien à fuir, soit la chose que l’on fuit est celle à laquelle on essayait de s’exposer.

Il faut donc compléter le cycle nous même. Trigger > adrénaline > brûler l’adrénaline > désamorcer > se réconforter > normal

(fun fact : les animaux tremblent physiquement pour se “débarrasser” des traumas !)

On peut généralement bruler nos réactions de panique avec des l’activité physique : sauter, stimmer énergiquement, n’importe quoi qui fasse bouger et augmenter le rythme cardiaque. Et une fois qu’on a récupérer son souffle et que le corps commence à se calmer, se réconforter.

Le réconfort est quelque chose de très personnel, mais ça peut-être n’importe quoi, de câliner une peluche à appeler un·e ami·e. Il faut expérimenter pour trouver ce qui marche le mieux !

Peut-être que vous aurez toujours de l’appréhension. Certaines choses ne seront peut-être jamais idéales. Par exemple, la surcharge sensorielle ne sera jamais agréable pour moi. Mais via la thérapie d’exposition on peut apprendre à se réconforter dans ces situations et devenir capable de les traverser en sécurité.

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