Comprendre la MDPH – Ep. 1 : Les aides

Cet article est une retranscription de cette vidéo :


Introduction

Bonjour et bienvenue sur ma chaîne c’est H Paradoxæ et aujourd’hui, oui, on va enfin parler de la MDPH.

Pour les novices du handicap, la MDPH c’est la Maison Départementale des Personnes Handicapées. C’est, en France, l’organisme qui s’occupe de déterminer quelle personne handicapée a droit à quels types d’aide, en gros.

Mais ce n’est pas du tout automatique, pour que la MDPH évalue vos droits il faut le lui demander dans un dossier qui fait minimum 30 pages, et dans lequel vous allez détailler vos handicaps, vos difficultés, vos besoins, etc. La MDPH va étudier ce dossier et éventuellement vous accorder certains droits ou d’autres, généralement pour une durée déterminée.

Le problème, c’est que c’est long et chiant, déjà, et en plus c’est extrêmement opaque, voire complètement aléatoire. Du coup ça fait un moment que je réfléchis à faire une vidéo pour expliquer un peu ce que j’ai compris et les stratégies qui m’ont aidé dans mon parcours.

J’ai essayé un certain nombre de fois d’écrire cette vidéo et après avoir tenté plusieurs choses j’ai décidé de faire une première vidéo, celle-ci, pour vous parler de différentes aides qu’on peut demander à la MDPH, et après j’en ferai d’autres pour vous parler de comment on les demande, et de tout le processus qu’il y a derrière.

Je voulais commencer par le dossier de demande à la base, mais en fait c’est difficile de vous expliquer comment argumenter une demande sans avoir expliqué auparavant sur quels critères les aides sont accordées, et du coup c’est ça qu’on va faire aujourd’hui.

J’ai fait un tableau qui résume un peu les différentes aides et leurs conditions d’attribution je vous le mettrai dans la description. Je vais évidemment plus détailler dans la vidéo, je vous mettrai aussi plein de liens complémentaires dans la description, mais ça peut servir de mémo.

Disclaimers

Avant de commencer j’ai quand même deux ou trois disclaimers à vous faire.

Disclaimer 1

Tout d’abord je ne suis pas juriste, je ne suis pas assistant social, je suis juste une personne handicapée, et il se trouve que je suis pas trop mauvais en administratif, en logistique et en synthèse, et que j’ai réussi à faire un dossier MDPH, du coup je voulais partager ce que j’ai compris et ce qui m’a aidé.

Je vais faire au mieux mais je ne serais peut-être pas exhaustif, et même si j’ai essayé au maximum de me renseigner directement dans les textes de loi, il est quand même possible que je me trompe. Par ailleurs il est aussi extrêmement courant que la MDPH ne respectent pas la loi, ne respecte pas son système de fonctionnement intérieur, et se contredise elle-même. Du coup même si ce que je dis dans cette vidéo est vrai, ça ne veut pas forcément dire que c’est ce qui va se passer dans la pratique quand on parle avec la MDPH.

Je vous mettrai toutes mes sources dans la description mais d’une manière générale si vous vous posez des questions sur une aide que ce soit liées au handicap ou pas d’ailleurs, je vous conseille de visiter le site service-public.fr où il y a des fiches pour chaque type d’aide, et pour plein d’autres choses de l’administration française, qui résument un peu toutes les infos importantes sur le sujet.

Et en bas de cette fiche il y a un menu « textes de référence » qui donne la liste des lois qui régissent l’aide ou le sujet sur lequel la fiche est. Et du coup c’est de tous ces textes de loi là que je me suis tapé la lecture pour vous, mais si jamais vous trouver des informations contradictoires entre le site du service public, ou la MDPH, ou ce qu’on vous a dit, c’est normalement dans ces textes de loi là que vous retrouverez « la vérité » entre guillemets. Même si encore une fois malheureusement, ça ne veut pas forcément dire que c’est ça qui est appliqué en pratique.

Disclaimer 2

Le deuxième disclaimer que je voulais faire c’est que je fais cette vidéo en mars 2021, et que les textes de loi sont régulièrement changés ou mis à jour donc il est possible que des choses que je dis dans cette vidéo deviennent obsolètes un jour. J’essayerai d’annoter l’article si jamais il y a des choses qui changent, mais je ne peux pas vous garantir que je serais au courant de tout et que je pourrai vous prévenir de tous les changements.

(Note : Les montants des allocations sont mis à jours au mois d’avril tous les uns, augmentant généralement de quelques centimes ou euros. La vidéo a été écrite en mars 2021, et les chiffre ont donc changé en avril. J’ai mis les chiffres à jour dans cet article et dans le tableau récapitulatif, mais c’est la raison pour laquelle les chiffre donnés dans la vidéo, eux, sont légèrement différents)

Évidemment du coup aussi il s’agit des aides pour la France, en général elles sont ouvertes aux personnes qui n’ont pas la nationalité française mais qui résident en France, et elles ne sont pas ouvertes aux personnes qui ont la nationalité française mais qui résident à l’étranger sauf si c’est pour des études. Pareil, les détails sont généralement dans les fiches du service public que je vous ai mentionné qui seront dans la description.

Disclaimer 3

Et le 3ème disclaimer ce sont deux points qui concernent le fonctionnement de l’évaluation de la MDPH, donc ce sera valable pour toute cette vidéo est aussi toutes mes autres vidéos sur la MDPH.

La première chose c’est que les diagnostics ça aide pour la prise en charge et à évaluer notamment si le handicap est susceptible d’évoluer dans un sens ou un autre, mais ce n’est pas obligatoire. On peut faire un dossier sans avoir de diagnostic ou sans avoir tous les diagnostics pour tous nos problèmes.

C’est écrit dans la loi, la MDPH doit se baser sur les difficultés de la personne et pas sur les causes de cette difficulté. Ca veut aussi dire que dans une grande majorité de cas il n’y a pas d’équivalence « tel diagnostic = telle aide » puisque plusieurs personnes avec un même diagnostic peuvent avoir des difficultés et des besoins qui sont différents.

Quoi qu’il en soit la MDPH doit évaluer votre dossier, et doit l’évaluer complètement et justement, même si vous n’avez pas de diagnostic pour tout ou une partie de vos handicaps.

La deuxième chose c’est que je vais parler d’avoir « besoin d’aide humaine », c’est-à-dire d’avoir besoin d’une personne qui nous aident à faire une action.

Encore une fois c’est écrit partout dans la loi et dans tous les dossiers de la MDPH : « aide humaine » ce n’est pas seulement l’aide pour faire une action physiquement. Le besoin d’être surveillé·e par quelqu’un, guidé·e par quelqu’un ou stimulé·e par quelqu’un compte comme un besoin d’être humaine.

Par exemple si on prend « avoir besoin d’aide humaine pour se nourrir » :

  • Si une personne n’a pas la capacité physique de se nourrir toute seule et qu’elle a besoin d’aide ou qu’une personne la nourrisse pour elle, ça compte comme un besoin d’aide humaine.
  • Si une personne est en capacité physique de se nourrir elle-même mais qu’elle a, du fait d’une pathologie quelconque, des très gros risque d’étouffement et que du coup elle doit être constamment surveillée par quelqu’un quand elle mange ou quand elle boit pour pouvoir l’aider si elle s’étouffe, c’est un besoin d’aide humaine.
  • Si une personne est physiquement capable de se nourrir mais a besoin qu’on lui dise de le faire pour penser à le faire, ou a besoin qu’on la guide verbalement pendant qu’elle le fait pour savoir comment le faire par exemple, c’est un besoin d’être humaine.

C’est notamment important pour les personnes avec des troubles psy qui vont de ce fait avoir besoin d’un accompagnement humain au quotidien, mais qui ne sont pas incapable physiquement de faire le geste, ça compte tout autant.

Le taux d’incapacité

Maintenant que tout ça est dit entrons dans le vif du sujet. Ou presque parce qu’avant de vous parler des aides il faut que je vous parle du taux d’incapacité, qui un chiffre qui va permettre d’évaluer qui a droit à quelles aides.

Vous avez peut-être déjà entendu parler de pourcentage de handicap, genre « être handicapé à 80 % » : c’est le taux d’incapacité. Pour chaque personne qui fait une demande, la MDPH va attribuer un pourcentage qui représente « à quel point » la personne est handicapée entre guillemets.

Ou plus précisément la MDPH va attribuer une fourchette de pourcentage. Contrairement à ce que pas mal de personnes pensent la MDPH ne donne pas un pourcentage précis elle ne dit pas « vous avez un taux d’incapacité de 32% », ou « 53% » ou « 86% ».

En fait les aides qui sont conditionnées au taux d’incapacité le sont sur deux critères : « Est-ce que le taux est supérieur ou inférieur à 50% ? » et « Est-ce que le taux est supérieur ou inférieur à 80% ? ». Du coup en général la MDPH se contente de situer chaque personne dans les trois catégories qui correspondent à ces intervalles, c’est à dire « moins de 50 % », « 50 à 79 % » et « 80 % et plus ».

Le taux d’incapacité comment c’est calculé ?

En gros pour résumer la MDPH va évaluer deux choses : les capacités à être autonome et fonctionnelle dans la vie quotidienne et dans la vie social.

La vie quotidienne dans la loi on a une liste des actions que ça représente et c’est :

  • Se comporter d’une façon logique et sensée
  • Se repérer dans le temps et les lieux
  • Assurer son hygiène corporelle (donc pouvoir se laver, se brosser les dents, ce genre de choses)
  • S’habiller et se déshabiller de façon adaptée
  • Manger (mais par faire à manger, juste manger)
  • Assumer l’hygiène de l’élimination urinaire et fécales
  • Et se lever, s’asseoir, se coucher, et se déplacer à l’intérieur du logement

En gros la vie quotidienne ça veut dire : « Pouvoir survivre à l’intérieur de chez soi ».

Pour ce qui est de la vie sociale j’ai pas trouvé une liste des actions que ça représenterait, mais de ce que je comprends il faut en gros considérer que c’est tout ce qui représente « avoir une vie normale » entre guillemets en dehors des actions qui sont la vie quotidienne donc : avoir un travail, avoir de la socialisation, avoir des loisirs, pouvoir faire à manger, faire les courses, faire le ménage, pouvoir participer à la vie associative et politique… ce genre de choses.

(Note : depuis la rédaction de cette vidéo j’ai trouvé le texte de loi correspondant, et c’est bien ça !)

Toutes les personnes qui ont des incapacités totales ou qui ont besoin d’aide humaine pour des tâches de la vie quotidienne ont un taux d’incapacité supérieur à 80%.

Ça va être par exemple le cas d’une personne avec une paralysie ou une atrophie musculaire qui la rend dépendante d’une personne pour faire des gestes de la vie quotidienne comme se laver ou se nourrir par exemple. Ça va aussi être le cas de certaines personnes avec des troubles psys qui de ce fait n’arrive pas à faire tous les gestes du quotidien, que ce soit lié à des difficultés intellectuelles ou à de la psychose ou à de la dépression par exemple.

Ensuite on a toutes les personnes qui sont globalement indépendantes dans les tâches de la vie quotidienne mais qui vont être significativement impactée dans leur vie sociale, et qui vont avoir un taux d’incapacité entre 50 et 79 %.

Par exemple moi actuellement je suis dans cette catégorie : je suis autonome pour les gestes de la vie courante, comme manger, me laver, aller aux toilettes… ce genre de choses. Mais par contre je ne suis pas en mesure de travailler à temps plein ni même à mi-temps, ma mobilité réduite, j’ai des douleurs chroniques, j’ai de la fatigue chronique… bref, je peu à peu près me débrouiller chez moi mais je suis quand même handicapé dans beaucoup d’aspects de mon quotidien en dehors de « la survie pure » entre guillemets.

La loi considère aussi que si on arrive à maintenir une vie sociale à peu près normale mais que c’est soit au prix de gros efforts, soit avec des aides spécifiques, ça compte comme ayant un handicap entre 50 et 79 %.

Pour ce qui est des taux inférieurs à 50% il n’y a pas vraiment de définition dans les textes que j’ai trouvés, mais de ce que je comprends il s’agit de toutes les personnes handicapées mais dont le handicap va avoir un impact très spécifique et limité.

(Note : idem)

Par exemple une personne dyslexique qui n’aurait pas d’autres handicaps et qui serait relativement autonome dans sa vie quotidienne et sociale, mais qui aurait besoin d’aides spécifiques comme des tiers temps lors des examens, ou un logiciel qui lui permettent de lire et corriger plus facilement au travail. Dans ce cas là on a bien une personne qui est handicapé, dans le sens où elle va avoir besoin d’aménagements et la MDPH peut en fournir, on y reviendra, mais pour la majorité du quotidien la personne ne va pas être extrêmement impactée et elle va être indépendante et fonctionnelle.

Évidemment pour tous les exemples que je viens de donner depuis le début ce sont des exemples, ça ne veut pas dire que toutes les personnes avec ces handicaps-là ont ces difficultés là. Comme je l’ai dit un même handicap peut amener des difficultés et des prises en charge différentes, c’est juste des exemples.

Ici, et dans cette vidéo globalement, je vais surtout parler des personnes adultes mais dans le cas des enfants on considère que c’est en comparaison avec des personnes du même âge et qui serait valide. Par exemple si un enfant de 5 ans handicapé n’est pas capable de faire la cuisine en autonomie, ce n’est pas considéré comme un impact considérable sur sa vie sociale parce que les autres enfants de 5 ans ne sont pas capables de le faire non plus.

Dans le texte de loi qui explique tout ça ensuite on a une liste de tout un tas de handicap et de symptômes qui sont classés et qui expliquent suivant leur intensité à quelle catégorie ils vont correspondre. Je vais pas tellement je vous en parler parce qu’il y a rien à dire dessus c’est juste une liste, et en plus c’est super long, mais je vous mettrai le lien dans la description comme ça si vous voulez regarder un peu des exemples concrets, ou regarder votre handicap spécifique et voir ce que dit la loi sur le sujet, ben vous pouvez fouiller.

Mais en gros pour résumer vous pouvez retenir qu’on a trois grandes catégories d’incapacité :

  • Les personnes avec un taux de moins de 50 % qui vont être globalement indépendantes et fonctionnelles dans leur vie courante et dans leur vie sociale mais qui peuvent avoir besoin d’aides spécifiques pour certaines tâches.
  • Les personnes qui ont un taux entre 50 et 79 % qui vont être indépendante dans les gestes du quotidien, mais dont le handicap va quand même impacter le quotidien de manière significative.
  • Et les personnes avec un taux de 80 % ou plus qui sont celles qui ont besoin d’aide pour faire les tâches du quotidien.

Maintenant que tout ça est clair, c’est enfin parti pour parler des aides !

Les cartes

Tout d’abord il y a les CMI, les Cartes Mobilité et Inclusion, qu’on appelle souvent vulgairement « les cartes de stationnement » et « les cartes de priorité ».

La CMI – Invalidité

Schéma récapitulant les info données après.

La CMI Invalidité donne la priorité aux places assises dans tous les lieux accueillant du public, dont les transports en commun notamment, la priorité dans les files d’attentes et l’accès aux caisses prioritaires, et dans certains endroits des réductions spécifiques, par exemple sur les transports, les billets dans les lieux culturels, ce genre de choses.

Si vous avez un taux d’incapacité de plus de 80% vous avez automatiquement droit à la carte CMI Invalidité sans autre critère.

Si vous avez un financement de la MDPH ou un financement lié aux pensions d’invalidité pour employer une aide humaine la CMI invalidité aura la mention « besoin d’accompagnement » qui permet notamment d’avoir des réductions ou la gratuité pour la personne qui vous accompagne.

Elle est accordée pour une durée de 1 an à toute la vie suivant les perspectives d’évolution du handicap.

La CMI -Priorité

Schéma récapitulant les info données après.

La CMI Priorité donne les mêmes droits pour les places assises et les files d’attentes, mais pas de réduction particulière.

Vous y avez droit si vous avez un taux d’incapacité inférieur à 80% mais que votre handicap rend la station debout pénible.

Elle est aussi accordée pour une période de 1 an à toute la vie.

La CMI – Stationnement

La CMI Stationnement autorise à se garer sur les places réservées aux personnes handicapées.

Vous y avez le droit quel que soit votre taux d’incapacité si votre capacité à vous déplacer à pied est restreinte, ou si vous avez besoin d’être accompagnés dans vos déplacements.

Encore une fois elle peut être accordée pour une durée de 1 an à toute la vie.

Quelques précisions sur les CMI

« Station debout pénible » et « capacité à marcher réduite » ça va concerner les personnes avec des réductions de mouvement comme une paralysie par exemple, les personnes avec des douleurs chroniques ou la fatigue chronique, et aussi certaines personnes avec des troubles psys dont les symptômes peuvent être déclenchés en restant en public.

Par exemple si vous avez de l’agoraphobie ou des troubles sensoriels et que du coup le fait de rester plus longtemps dans une file d’attente est susceptible d’aggraver ou de déclencher une crise ou certains symptômes, vous pouvez être éligible à une carte de priorité. Pour ce dernier point c’est pas très explicite dans la loi malheureusement, donc j’imagine que ça dépend quand même un peu de l’interprétation que votre MDPH va faire de ce texte de loi mais j’ai déjà vu des personnes l’avoir sur ce genre de critères donc ça vaut quand même le coup de demander.

(Note : J’ai depuis trouvé un arrêté qui donne des précisions au sujet des CMI stationnement : périmètre de marche de moins de 200m ou usage systématique d’aide pour se déplacer en extérieur (aide = aide humain, prothèse d’un membre inférieur, toutes les aides à la mobilité) ou usage systématique de l’oxygénothérapie pour se déplacer en extérieur. Donc les personnes avec uniquement des handicap psy et/ou de la douleur / fatigue sans utiliser d’aide à la mobilité n’ont pas le droit à la CMI Stationnement, en revanche théoriquement rien de les exclut de la CMI Priorité.)

Il est évidemment possible d’avoir une CMI Priorité ou Invalidité ET une CMI Stationnement, parce que ce sont des cartes différentes, qui sont sur des critères différents, et la carte de stationnement on doit la laisser dans la voiture quand on se garde, donc on ne peut pas l’utiliser à la caisse pour la priorité par exemple. C’est pour ça qu’il y a deux cartes.

En revanche, on ne peut pas avoir une CMI Invalidité et une CMI Priorité en même temps, parce que c’est essentiellement la même carte à deux niveaux différents.

C’est important de retenir que la CMI Stationnement elle est accordée à une personne pas un véhicule. C’est à dire que si on vous l’accorde vous pouvez l’utiliser même si ce n’est pas votre voiture, même si ce n’est pas vous qui conduisez, tant que vous faites partie du voyage. A l’inverse, ça veut aussi dire que si vous avez une voiture et que vous prêtez cette voiture, si vous n’êtes pas avec la personne elle n’a pas le droit d’avoir votre carte et elle n’a pas le droit de l’utiliser.

Les aides financières

Ensuite il y a les aides financières, et cette fois il y en a quatre. Avant il y avait aussi quelque chose appelé le « Complément de Ressources » mais ça n’existe plus aujourd’hui. Je vous le mentionne parce que pas mal de papiers ne sont pas encore à jour donc il est probable que vous voyez cette aide dans des listes, vous pouvez l’ignorer, ça n’existe plus.

L’AEEH

Schéma récapitulant les info données après.
Les montant on augmenté de 13 centimes à 1,69€ en avril 2021, les chiffres dans le texte sont à jours pour 2021-2022.

L’Allocation d’Education de l’Enfant Handicapé, est versée mensuellement aux parents (où je suppose aux tuteurs légaux le cas échéant) et sert à compenser les frais supplémentaires liés à l’éducation ou aux soins d’un enfant handicapé.

Elle est actuellement 132,74€ mais peut-être augmenter jusqu’à 1703,00€ suivant les besoins d’aide de l’enfant, notamment si les parents ont besoin d’embaucher une tierce personne ou de réduire leur temps de travail pour s’occuper de l’enfant. Il y a aussi une majoration pour les parents isolés. Je vous mettrai dans la description un tableau qui résume les différents montants de l’AEEH et leurs conditions.

Vous avez le droit à L’AEEH si votre enfant a un taux d’incapacité supérieur à 80 %, ou si son taux est compris entre 50 et 79 % et qu’il est dans un établissement d’enseignement adapté, ou s’il a un dispositif de scolarité adaptée, ou s’il a des besoins de soins particuliers liés au handicap. Il faut aussi que l’enfant ait moins de 20 ans, et s’il travail que son salaire ne dépasse pas 55% du SMIC.

L’AEEH est accordée pour une durée de 2 à 5 ans ou jusqu’au 20 ans de l’enfant sans limite de durée s’il a un taux d’incapacité supérieur ou égal à 80%, et que sa situation n’est pas susceptible de s’améliorer.

L’AAH

Schéma récapitulant les info données après.
Le montant a augmenté de 90 centimes en avril 2021, le chiffre dans le texte est celui à jours pour 2021-2022.

L’Allocation Adulte Handicapé est versée mensuellement à la personne handicapée pour compenser l’absence de revenus suffisants si la personne ne peut pas travailler ou pas suffisamment pour subvenir à ses besoins.

Elle est actuellement de 903,60€ mais diminue si la personne handicapée à des revenus propres, et actuellement elle diminue aussi si le ou la conjointe de la personne handicapée a des revenus. Une loi est en train d’être votée actuellement à l’Assemblée pour que ce ne soit plus le cas. Je vous mettrai des informations dans la description, et une pétition si vous voulez soutenir cette mesure qui est vraiment importante pour l’autonomie des personnes handicapées, mais au moment où j’écris cette vidéo je ne sais pas encore si cette loi va être votée ou non. Je l’espère, mais je ne peux pas en être sûr, donc je vous donne l’information comme ça, et quand on sera quelle est la situation définitive je vous mettrais l’info dans la description ou les commentaires.

Je vous mettrai aussi la description un simulateur pour voir à quel montant d’AAH vous auriez le droit si vos droits étaient ouverts, en fonction de vos revenus mensuels. Utilisez plutôt celui-là que les simulateurs du gouvernement qui ne marche absolument pas je les ai essayés. Mais d’une manière générale vous pouvez retenir que le calcul est plus compliquée que « AAH – revenus ». Par exemple si vous avez un revenu net imposable de 500 euros, votre AAH sera de 790 euros, et vous gagnerez 390 euros de plus que si vous ne travaillez pas et que vous n’aviez que l’AAH. Globalement avoir des revenus complémentaires de l’AAH est toujours rentable.

(Note : Il existe deux situation spécifique qui peuvent faire exception :
1 – Si vous toucher la MVA vous la perdrez en travaillant, ce qui n’est pas rentable si vous toucher moins ou à peine plus de 100€ par mois
2 – Tant que la séparation des revenus n’est pas votées, si vous êtes allocataire de l’AAH et en couple avec un·e allocataire de l’AAH qui ne travaille pas, et que vous touchez un revenu compris entre 1500€ et 3000€, au total en temps que couple vous perdrez de l’argent)

Vous avez droit à l’AAH si vous avez un taux d’incapacité supérieur ou égal à 80% ou si vous avez un taux d’incapacité compris entre 50 et 79 % et une RSDAE, une Restriction Substantielle et Durable de l’Accès à l’Emploi. Il faut aussi avoir plus de 20 ans, ou plus de 16 ans et ne pas être liés à sa famille pour les prestations familiales. L’AAH peut être perçue après l’âge de la retraite pour les personnes avec un taux d’incapacité de 80% ou plus, mais pas pour les autres.

L’AAH est attribuée pour 1 à 5 ans pour les personnes avec un taux d’incapacité de moins de 80 %, en fonction de l’évolution possible du handicap, et pour 1 à 10 ans pour les personnes avec un taux d’incapacité de 80% ou plus si leur handicap et susceptibles d’évoluer, ou à vie si ce n’est pas le cas.

La RSDAE

Schéma récapitulant les info données après.

La Restriction Substantielle et Durable de l’Accès à l’Emploi, c’est en gros une manière de dire qu’il y a des personnes qui sont indépendantes dans la vie quotidienne comme on l’a expliqué au début, qui ont donc à taux inférieur à 80%, mais dont les restrictions d’accès de la vie sociale réduisent considérablement l’accès à l’emploi, et qu’on ne peut pas compenser ça suffisamment avec des aménagements dans le milieu ordinaire.

Vous n’avez pas une RSDAE si vos difficultés peuvent être compensées par un aménagement et/ou que vous pouvez travailler à mi-temps ou plus.

Vous avez une RSDAE si même avec des aménagements vous ne pouvez pas travailler du tout, ou moins d’un mi-temps, ou uniquement en ESAT, qui sont des emplois réservés aux personnes handicapées qui ne sont pas soumis au code du travail. Et la RSDAE n’est pas incompatible avec le fait de faire des études, même si vous êtes payé pour vos études.

Le truc compliqué avec la RSDAE souvent c’est qu’il y a des personnes handicapées qui ne peuvent pas travailler, dans le sens où c’est complètement inadapté et dangereux pour elles, mais qui le font quand même parce que sinon elles ne peuvent pas survivre tout simplement. Et à qui du coup des fois la MDPH va dire : « Ben vous voyez bien que vous pouvez travailler puisque vous le faites ». Pour les personnes dans cette situation idéalement il faut essayer de se mettre en arrêt maladie, d’une part pour préserver votre santé, et de l’autre parce que si vous avez des arrêts maladie pour burnout vous pouvez les mettre dans votre dossier MDPH et argumenter que, oui vous avez travaillé, mais vous n’allez pas tenir sur le long terme avec ce rythme-là. Je reviendrai en détail sur toute cette argumentation quand je ferai ma vidéo sur comment remplir un dossier MDPH, mais c’était juste un aparté rapide pour vous dire que ce n’est pas parce que vous travaillez que vous ne pouvez pas avoir une RSDAE, c’est plus compliqué mais c’est possible.

La MVA

Schéma récapitulant les info données après, avec un info supplémentaire : son montant est de 104,77€.

La Majoration pour la Vie Autonome est un gros versée mensuellement aux allocataires de l’AAH avec un taux d’incapacité supérieur à 80% et qui n’ont pas d’autres revenus. Il y a d’autres conditions mais je ne vais pas m’étaler ici parce que la MVA contrairement à toutes les autres aides de la MDPH n’est pas soumis à une demande, elle est donnée automatiquement. Du coup comme cette vidéo est déjà suffisamment longue vous pouvez juste retenir que c’est un complément de l’AAH versé aux allocataires les plus démuni·es. Et évidemment je vous mettrai des liens d’infos dans la description.

La PCH

Schéma récapitulant les info données après.

La Prestation de Compensation du Handicap est une aide financière dont le montant et la régularité va dépendre des cas, et qui a pour but de compenser les dépenses liées au handicap.

Elle peut être accordée pour financer les aménagements du logement ou du véhicule, par exemple acheter une rampe d’accès ou faire modifier sa voiture pour permettre de conduire sans les jambes. Elle peut être accordée pour la formation et l’entretien d’un chien guide ou d’un chien d’assistance, qui doit être formé et certifié par des associations spécifiques. Elle peut être accordée pour l’achat de matériel spécifique, par exemple un fauteuil roulant ou un écran en braille. Et elle peut être accordée pour financer une aide humaine, par exemple l’emploi d’une personne qui vous aide à vous laver et vous habiller.

Vous y avez droit si vous avez une difficulté absolue dans une action du quotidien, c’est-à-dire que vous ne pouvez pas la réaliser sans aide, ou une difficulté grave dans deux actions du quotidien, c’est-à-dire que même en prenant du temps ou en étant dans de bonnes conditions vous ne pouvez pas faire l’action « correctement » et que le résultat final de l’action est toujours altéré. Il y a une liste précise que je vous mettrai dans la description mais encore une fois c’est toutes les actions du quotidien : manger, s’habiller, aller aux toilettes, se laver, se déplacer à l’intérieur de son logement… Et il y a aussi cette fois se déplacer à l’extérieur du logement.

Dans le cas des moins de 20 ans, la personne doit être allocataire de l’AEEH pour avoir droit à la PCH. Pour les personnes âgées la PCH peut être accordée après 60 ans si la personne travaille encore ou si elle remplissait déjà les conditions d’attribution avant ses 60 ans, sinon si on devient suffisamment handicapé·e après 60 ans et qu’on ne travaille pas il faut se tourner l’APA, l’Aide Personnalisée à l’Autonomie, qui n’est pas lié à la MDPH. L’âge limite va peut-être est poussé à 65 ans, mais comme pour l’AAH la loi n’est pas encore votée, donc on verra.

Contrairement à l’AAH par exemple, dont on fait ce qu’on veut, la PCH est accordée pour financer une aide précise et ne doit être utilisé que pour ça. Par exemple embaucher une aide à domicile ou rendre accessible sa salle de bain. C’est la MDPH qui évalue les besoins de la personne et propose un plan personnalisé de compensation qui contient quelles aides et à quelle hauteur elles sont financées.

Aménagements scolaires et professionnels et orientation

Enfin il y a toutes les aides qui sont liées aux aménagements professionnels et scolaires et à l’orientation.

La RQTH

La Reconnaissance de Qualité de Travailleur Handicapé, est un statut qui permet de demander des aménagements et conditions particulières de travail.

Toutes les personnes handicapées de plus de 16 ans dont le handicap peut rendre plus difficile l’accès à l’emploi ou le maintien dans l’emploi ont droit à la RQH sans conditions de taux d’incapacité. C’est typiquement une des aides ouvertes aux personnes avec un handicap de moins de 50 % dont on parlait au début, qui ne vont pas forcément avoir besoin d’aide dans toutes les tâches du quotidien mais qui peuvent avoir besoin d’un aménagement ou d’un outil spécifique à l’école ou sur leur lieu de travail.

Elle peut être accordée pour une durée de 1 à 5 ans ou à vie si l’incapacité et permanente.

J’ai essayé de chercher comment on met en place des aménagements une fois qu’on a la RQTH, comment on l’utilise en quelque sorte, mais étonnamment (ou pas) c’est beaucoup plus facile de trouver comment demander une RQTH que comment demander des aménagements. Presque comme si les gens ne voulaient pas qu’on demande d’aménagement, qui l’eût cru ! De ce que j’ai compris et de ce qu’on m’a dit quand j’ai un peu posé des questions à différentes personnes, il faut contacter soit les ressources humaines de l’entreprise qui vous emploie soit la médecine du travail pour faire votre demande et évaluez vos difficultés. Mais comme je vous ai dit c’est pas très clair, je suis pas à 100% sûr, c’est pas écrit dans la loi, ou en tout cas je n’ai pas trouvé, donc si jamais vous avez plus d’infos sur le sujet n’hésitez pas à témoigner en commentaires.

Une fois qu’on a dit tout ça on a enfin fait le tour des aides principales de la MDPH.

L’Institutionalistation

Il y a encore des « aides » si on peut les appeler comme ça, qui consiste à rediriger les personnes vers des établissements médico-sociaux pour y vivre, ou des ESAT.

Les ESAT comme je l’avais mentionné plus haut ce sont des lieux de travail mais où on considère qu’on rend un service aux personnes handicapées en les faisant travailler, puisque on les intègre socialement. Et du coup le code du travail ne s’y applique pas, « Ce n’est pas vraiment du travail. », et du coup on peut être payé en dessous du SMIC notamment.

Globalement c’est de la merde.

Les aménagements scolaires

Il y a aussi tout ce qui est aménagements scolaires, mais j’ai pas trouvé vraiment beaucoup d’information là-dessus dans la loi, j’ai pas trouvé les articles du service public qui corresponde à ce genre d’aide, mais si j’en crois le document que m’a donné ma MDPH il faut s’adresser aux établissements scolaires d’abord, qui éventuellement vous demanderont des choses de la part de la MDPH, mais c’est d’abord du côté des établissements scolaires que ça se situe.

Encore une fois si vous avez plus d’infos ou de connaissances ou des bons articles sur le sujet je vous encourage à les partager dans les commentaires parce que là pour le coup je suis vraiment dans le flou.

L’AVPF

Il y a aussi encore une aide, mais qui cette fois n’est pas dédié aux personnes handicapées mais uniquement à leurs parents, et c’est l’AVPS, l’Assurance Vieillesse des Parents au Foyer.

Les parents peuvent le demander s’ils réduisent leur temps de travail ou arrêtent de travailler pour s’occuper d’un enfant handicapé, et ça permet d’avoir une compensation au moment de la retraite.

Conclusion

Voilà, je crois que ça y est je fais le tour !

Si tout se passe bien on se retrouve dans deux semaines pour parler du formulaire de demande à la MDPH, mais comme c’est encore une fois très compliqué et que j’ai envie de faire les choses correctement, il est possible que cela me prenne plus de temps que ça pour écrire et monté cette vidéo. Dans tous les cas je ferai au mieux.

Comme d’habitude si cette vidéo vous a aidé n’hésitez pas à lui mettre un pouce bleu et à la partager autour de vous, et avant de partir je vous rappelle l’existence de uTip qui est la plateforme sur laquelle vous pouvez financer mon travail et cette chaîne soit par un don soit en passant sur ma boutique. Je vous mettrai le lien dans la description.

YouTube c’est mon travail donc c’est vraiment important Sur ce je vous souhaite une bonne fin de journée et attendre deux semaines… ou plus, je sais pas !


Ressources

Signez la pétition de déconjugalisation de l’AAH ! (tout est expliqué dans le lien) : https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-358

Lien vers le tableau récapitulatif : https://alistairh.fr/wp-content/uploads/2021/04/tableau.pdf

Sur le taux d’incapacité :

Sur les CMI (Cartes Mobilité et Inclusion) :

Sur le Complément de Ressources :

Sur l’AEEH (Allocation d’Education de l’Enfant Handicapé) :

Sur l’AAH :

Sur la MVA :

Sur la PCH :

Sur la RQTH :

Sur l’AVPS :

1 Comment on “Comprendre la MDPH – Ep. 1 : Les aides

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