Je ne suis plus non-binaire.

Cet article est une retranscription de cette vidéo :


Introduction

Bonjour et bienvenue sur ma chaîne, c’est Alistair et aujourd’hui on va parler de non-binarité, ou de… non non-binarité ?

Pour celleux qui ne me connaîtraient pas, ou pas depuis assez longtemps pour avoir une petite idée de où je viens, mini récap’ avant de commencer.

Je m’appelle Alistair, je suis une personne trans, et j’ai créé cette chaîne Youtube en 2016, notamment pour parler de transidentité et d’autres enjeux LGBTI. Et à l’époque je l’ai fait en me présentant en tant que personne non-binaire, parce que c’est comme ça que je m’identifiais. Au moment où je tourne cette vidéo, ça fait donc 7 ans, et je me présente maintenant comme un homme trans.

Depuis que j’ai recommencé à faire un peu des vidéos sur ma transition notamment, plusieurs personnes m’ont demandé en commentaire ou sur les réseaux sociaux si je m’identifiais encore comme non-binaire ou pas, et pourquoi, quel avait été mon chemin avec tout ça… Et il se trouve que moi c’est effectivement des questions sur lesquelles j’ai pas mal de trucs à dire. Ça faisait un moment que je voulais en parler, j’attendais d’avoir un peu plus mes idées au clair, et du coup le jour est arrivé.

Dans cette vidéo du coup, je vais retracer un peu mon parcours de transition et l’évolution de mon identité de la perception de mon identité, mais aussi plus globalement l’évolution de ma vision de la transidentité : Quelles sont les choses que j’ai crues et avec lesquelles je suis toujours d’accord ? Quelles sont les choses que j’ai crues et au contraire maintenant je me dis que peut-être je manquais de recul, je me suis trompé, ou en tout cas mon opinion sur ces sujets a évoluée ? Et parler de comment ces différentes visions de la transidentité m’ont aidé dans ma transition, ou au contraire m’ont ralenti, et aussi parfois les deux.

L’objectif pour moi ce n’est pas fondamentalement de raconter ma vie, mais comme souvent quand je parle de mon vécu en vidéo, c’est juste que je considère que je suis pas particulièrement spécial, et à partir de là, si moi je suis passé par ces étapes-là, il n’y a pas de raison que je sois unique au point d’être le seul. Donc je me dis que ça peut peut-être être utile à des personnes qui sont dans un parcours similaire au mien d’avoir un témoignage et les réflexions de quelqu’un qui est peut-être un peu plus loin dans ce parcours-là.

Je ne généralise pas mon vécu. Je ne pense pas que toutes les personnes non-binaires s’identifient à ce terme pour les mêmes raisons que moi, ni que leur identité va évoluer comme la mienne. Mais je suis aussi sûr que c’est le cas pour un certain nombre d’entre elles, et c’est surtout pour ça que ça m’intéresse de faire cette vidéo aujourd’hui. Le but n’est absolument pas de nier l’identité de qui que ce soit, mais juste de partager mon parcours et mes réflexions parce que moi c’est des choses que j’aurais aimé entendre plus tôt dans mon parcours de transition.

Dernier truc avant de commencer, je vais pas mal utiliser le terme « s’identifier comme » dans cette vidéo, et normalement je n’aime pas faire ça parce qu’une personne qui s’identifie comme trans, elle est trans, une personne qui s’identifie comme un homme, elle est un homme, et utiliser « s’identifier comme » plutôt que « être » ça vient souvent avec le sous-entendu que certes la personne elle s’identifie comme ça, mais ce n’est pas vraiment ce qu’elle est. C’est juste que en l’occurrence ça me paraît pertinent ici puisque c’est justement une vidéo sur comment on définit nos identités et comment cette définition et cette perception évolue au cours de la vie, ou pas.

Maintenant tout ça est clair c’est parti !

Chapitre 1 : Découverte de ma transidentité.

Mon parcours en tant que personne trans a commencé en 2016. Je venais d’avoir 18 ans, je savais que la transidentité existait, je savais que la non-binarité existait, je m’identifiais comme bi depuis des années, j’étais un peu dans des milieux LGBTI, je connaissais des personnes trans en vrai puisqu’il y en avait dans ma fac cette année-là, je venais de quitter la maison mes parents… Bref : j’étais dans un milieu qui était assez vocal sur les questions LGBTI, et j’avais la place dans ma vie de me poser ces questions-là.

Un jour je remplissais un petit graphique sur les identités LGBTI a 3h du matin, comme tout à chacun, et il fallait cocher « homme », « femme » ou « non binaire », et c’est un peu la première fois que je me suis juste posé 3 secondes pour réfléchir à la question pour de vrai, et très vite je me suis rendu compte que je n’avais pas envie de cocher femme, donc je l’ai pas fait et j’ai coché non-binaire.

Et à partir de ce moment-là, mon identité et la perception de mon identité précise a beaucoup évoluée – c’est le sujet de cette vidéo – mais par contre, le fait que j’étais pas une femme, c’est quelque chose dont j’ai plus jamais douté.

Je ne viens pas d’une famille particulièrement homophobe ou transphobe, et même si j’ai clairement des vécu traumatiques liés à l’homophobie, que ce soit en tant que victime ou en tant que témoin, pour moi ça ne s’était jamais manifesté d’une manière que j’aurais pu identifier comme de l’homophobie ou de la transphobie intériorisée à l’époque.

Je n’avais pas honte d’être bi, je me suis jamais dit que j’aurais préféré être hétéro, que ce soit pour la bisexualité ou la transidentité je me suis jamais dit des choses comme : « Je veux pas être bi. » ou « Je veux pas être trans. » J’ai même clairement des souvenirs de moi ayant un crush sur une fille à l’école à 7 ans, en train de me dire que c’était nul parce qu’on n’allait pas pouvoir se marier et avoir des enfants à cause des autres, mais jamais en train de me dire que ce n’était pas normal ou pas bien de ressentir ça.

Tout ça pour dire à l’époque, et pendant longtemps après ça, je pensais que la transphobie intériorisée et l’homophobie intériorisée, ça me concernait pas trop. C’était des choses que j’associais vraiment au dégoût de soi ou à la haine de soi, et que moi j’avais pas l’impression de ressentir. Je ne savais pas précisément quel était mon genre ou ce que je voulais faire avec ça, mais je pensais que c’était juste le temps de me poser la question et qu’il aurait pas d’obstacles majeur à trouver la réponse.

Comme vous l’imaginez peut-être, sinon il n’y aurait pas grand chose dans cette vidéo, il s’avère que j’avais tort.

Chapitre 2 : La non-binarité, une identité par défaut.

Qu’on se le dise honnêtement, ma mémoire n’est pas terrible, donc il y a peut-être des trucs que j’ai juste oubliés. Mais en tout cas je ne me souviens pas m’être jamais posé à l’époque la question de : « Est-ce que je suis un homme ou pas ? » J’ai réalisé que j’étais pas une femme, et plus ou moins dans la même seconde je me suis tout de suite identifié comme non-binaire.

Il n’y a pas eu un moment où, après avoir réalisé que j’étais pas une femme, je me suis posée la question de savoir si j’étais non-binaire ou un homme, et où j’y ai réfléchi, et où j’ai conclu que j’étais non-binaire. Ça a été ma réponse immédiate, et si je me suis longtemps questionné sur « comment exactement » j’étais de non-binaire avec tous les termes qui existent (agenre, neutre, demi-girl, etc.) je ne me suis jamais vraiment posé la question de si j’étais non-binaire ou pas, pour commencer.

Je crois pour moi, un des paramètres c’est que je me disais, relativement inconsciemment, que si j’étais trans « à ce point », sûrement ça aurait dû être plus difficile, j’aurais dû m’en rendre compte plus tôt, je devrais être plus dysphorique, etc. et que donc si ça avait été suffisamment discret et peu douloureux, c’est que je ne devais pas être si éloigné que ça de mon genre assigné.

Qu’on se le dise, considérer que les personnes non-binaires sont fondamentalement moins éloignées de leur genre assigné que les hommes trans et les femmes trans, c’est de toute façon pas vrai. Mais je crois que c’est une vision courante de la non-binarité, et qui m’a pas mal influencé dans la manière dont je me percevais à l’époque.

Il y a un événement récent qui je trouve reflète pas mal tout ça aussi (je vais pas nommer la personne pour pas faire trop de bruit autour d’elle parce que j’ai l’impression que c’est pas ce qu’elle veut) mais il y a une personnalité qui a fait son coming out trans sans dire précisément « comment » elle était trans entre guillemets, et qui a dit qu’elle était ok avec tous les pronoms. Et ce que moi j’ai constaté dans les milieux LGBTI c’est que beaucoup de gens ont commencé à genrer cette personne au neutre. Et une des seules fois où j’ai vu quelqu’un la genrer au féminin, une autre personne lui répondait : « On ne sait pas si c’est une femme trans, donc il vaut mieux utiliser ‘iel’ que ‘elle’. » alors même encore une fois que la personne en question a dit qu’elle était ok avec tous les pronoms.

Et je trouve que c’est assez symptomatique, non pas de la non-binarité en soi, mais d’une certaine vision de la non-binarité qui serait plus « neutre » que d’être un homme trans ou une femme trans. Où on va considérer que si tu ne dis pas clairement que tu es une femme trans ou un homme trans, alors par défaut tu es sûrement non-binaire, que par défaut il vaut mieux te considérer comme non-binaire jusqu’à ce que tu fasses un choix ou une annonce sur le sujet.

Et je pense que cette idée-là m’a beaucoup influencé dans ma perception de moi-même à l’époque, parce que du coup si je quittais mon genre assigné mais que je faisais pas la démarche active et volontaire d’aller sur l’autre genre « binaire » entre guillemets, ben par défaut je devais être dans le milieu et donc non-binaire. Alors que non, par défaut je sais pas si je suis non-binaire ou un homme, et c’est pas la même chose.

Et c’est même je trouve dommageable aux personnes non-binaires aussi de voir les choses comme ça, parce que ça enlève à la non-binarité le fait d’être une identité en soi, pour en faire quelque chose qui est juste l’endroit où tu trouves si il s’avère que tu t’identifies pas à ton genre assigné ni explicitement à l’autre genre « binaire ». La non binarité est alors traitée comme un espace entre les deux genres, et du coup si tu sors de l’un sans aller dans l’autre, et ben tu te retrouves là.

Et effectivement, dans cette vision des choses, tu es plus proche de ton genre assigné si tu es quelque part au milieu dans la non binarité, que si tu es à l’autre bout du spectre. Et c’est une des mille raisons qui font que, pour moi, représenter le genre comme un spectre qui va de féminin à masculin, c’est une mauvaise idée, mais on va s’arrêter ici pour le moment parce que cette vidéo ne devrait pas faire 1 heure et demi.

Chapitre 3 : La peur de la transition.

La deuxième chose qui je pense a joué dans l’évolution de mon identité, c’est mon rapport à la transition.

Encore une fois, je sais que plein de personnes non-binaire transitionnent, dont médicalement, il s’agit pas de dire le contraire. Mais encore une fois, à l’époque j’étais assez influencé, même sans en être forcément conscient, par l’idée qu’être non-binaire m’éloignait moins de mon genre assigné que si j’avais été un homme trans, et du coup me donnait moins de raison de transitionner, socialement comme médicalement, puisque j’aurais moins besoin ou envie de m’éloigner de mon genre assigné.

Ça me paraissait être une identité qui était moins éloignée de la vie que j’avais déjà à ce moment-là, et qui du coup nécessitait moins de changement.

Si j’avais été un homme trans, ça aurait par exemple impliqué de choisir un prénom d’homme, alors que moi j’ai gardé mon prénom de naissance pendant 1 an et demi après avoir réalisé que j’étais pas une femme. J’ai fait mon coming out à l’école, dans ma famille, etc. toujours sous mon prénom féminin.

Évidemment dans l’absolu, un homme trans peut absolument garder son prénom de naissance, chacun fait comme il veut. Mais dans les faits, c’était beaucoup plus facile pour moi de justifier le fait de ne pas faire certains actes de transition en me disant que c’était pas plus ou moins non-binaire d’être plus proche du féminin ou du masculin dans différents domaines.

Et cette idée-là, quand j’ai commencé à m’identifier très explicitement comme transmasculin, voire comme un homme trans, elle est quand même restée assez présente. Pendant longtemps, je me suis dit que si tout se valait (changer de prénom ou pas changer de prénom, faire une mammec, ou pas faire une mammec, etc.), alors autant garder les choses telles qu’elles étaient, alors autant pas faire un effort actif pour changer la situation.

Et du coup maintenant avec le recul, je suis un peu plus critique des propos comme : « Il n’y a pas besoin de faire de transition médicale pour être trans. » ou « On peut tout à fait non binaire sans être androgyne. » « On peut tout à fait être un homme trans sans être masculin. » « On peut tout à fait être une femme trans sans être féminine. » etc.

Ce sont des propos avec lesquels, fondamentalement, je suis d’accord. Que ce soit bien clair, ce n’est pas la question. C’est vrai, on n’est pas obligé de transitionner médicalement pour être trans, c’est tout à fait OK, et s’il y a des mecs trans qui veulent garder leurs seins et vivre en robe et mettre du maquillage, je suis ravi qu’il le fasse j’espère que ça leur plaît !

Le problème que j’ai avec ça, c’est que dans un certain nombre de milieux, c’est le discours majoritaire. Beaucoup plus que « C’est OK de transitionner médicalement. » « C’est OK d’être masculin quand on est un homme trans. » « C’est OK d’être féminine quand on est une femme trans. » parce qu’on va considérer que ces affirmations-là sont acquises et évidentes, et c’est pas le cas.

J’en avais déjà un peu parlé sur ma première vidéo sur ma décision de faire une transition médicale, je vous la mets dans le i, mais il y a une croyance un peu généralisée que faire une transition médicale et se conformer aux normes de genre de leur genre de transition, c’est quelque chose qu’on attend des personnes trans, socialement. Que c’est ça les injonctions que vont recevoir les personnes trans quand elles commencent à faire leur coming out, et que pour contrebalancer ces injonctions-là, il faut faire valoir que l’option opposée est légitime aussi.

Et si c’était le cas, je n’aurais pas fondamentalement de problèmes avec ça. Si le parcours des mecs trans c’était que globalement la société leur dit que la transition médicale c’est cool et qu’il faut qu’il fasse ça, et que être masc c’est bien et qu’il faut qu’il fasse ça, faire attention à être présent pour dire : « En fait c’est pas obligé. » « Tu es pas obligé de faire une transition médicale. » « Tu peux être fem si tu as envie. » etc., ce serait pas une mauvaise idée.

Mais ce n’est pas ça, le parcours des mecs trans dans la société en général.

(Je prends l’exemple des mecs trans parce que c’est mon vécu et que j’ai donc plus de trucs à dire, mais je pense qu’il y a beaucoup de choses qui sont aussi applicables aux meuf trans avec des variations.)

Notre parcours, c’est aussi les mammectomies qui sont présentées comme des mutilations, les moqueries et les critiques super violentes des opérations génitales, le fait que souvent avec la misogynie on a passé une bonne partie de notre vie à se faire entendre dire que notre beauté et notre statut d’objets sexuels disponible c’était la seule chose qui nous donnait de la valeur, et que du coup si on prend des hormones on va devenir moches et indésirables, alors qu’encore une fois jusqu’ici on nous a poussés à croire que c’est notre seule valeur à la base, que la transition va nous rendre agressif, que la transition on l’a fait par misogynie internalisée, etc., etc.

Dire « Les deux options sont légitimes. » dans un contexte ou une option consiste à ne rien changer et l’autre option va nous coûter des milliers d’euros, va nous forcer à nous outer à plein de personnel médical, et à annoncer notre décision à nos proches, notre famille, etc., ce n’est pas neutre.

Il s’agit pas du tout de dire que la vie est facile et sans discrimination pour les personnes trans qui ne transitionnent pas médicalement – je l’ai fait pendant plusieurs années, je suis très au courant qu’il y a aussi de la violence de ce côté là – mais transitionner médicalement reste une décision qu’il faut prendre activement, et qui a des conséquences et des coûts à plein d’échelles.

Ce n’est pas nécessairement une décision facile, et ce n’est pas nécessairement une décision qu’on est poussé·es à prendre non plus.

La société n’est pas tendre avec les personnes trans, et elle n’est certainement pas tendre avec la transition médicale. Et dans ce contexte-là, entendre de manière répétée par exemple « Tu sais tu es pas obligé de faire une mammectomie si tu as pas envie. » même si encore une fois, c’est vrai, dans un contexte où ça va être socialement présenté avec dégout et violence, ça va potentiellement nous mener à dire : « Bon bah si c’est pas obligé, peut-être que je vais pas le faire. » indépendamment de si ce serait bien pour nous ou pas.

Je suis honnêtement pas sûr de quelle est la bonne solution. Je pense pas qu’il faut absolument arrêter de dire que la transition médicale c’est pas obligatoire, parce que ça reste vrai, et ça reste important. Et je pense pas non plus que c’est une bonne idée de faire du forcing pour pousser toutes les personnes trans à transitionner médicalement.

Mais je sais aussi que c’est difficile pour beaucoup de personnes trans, même en sachant qu’on est trans, même en le sachant depuis longtemps, de réaliser et de verbaliser qu’on a envie de transitionner médicalement – voire tout court – et que ce serait bon pour nous.

Et s’il y a trop de place pour « En fait c’est pas obligé. » et pas assez chose qui nous pousse à nous poser poser ces questions qui peuvent être difficiles et qu’on peut avoir tendance à esquiver, la balance risque de pencher vers nous pousser à garder notre état par défaut et ne pas transitionner. Si c’est tout aussi légitime de transitionner ou de ne pas transitionner, mais que tout le monde dit des trucs violents et horrible sur la transition, ça nous pousse quand même à dire : « Ben du coup je vais pas le faire. »

Pour revenir à l’exemple que je donnais au-dessus, sur la personne qui était out ni en tant que personne non-binaire ni en tant que femme trans, pour moi c’est vraiment précieux dans des situations de ce type d’avoir des personnes qui font réellement l’effort de considérer que c’est une possibilité qu’on soit un homme trans ou une femme trans. Et de la même manière, de réellement considérer que quelle que soit notre identité – non-binaire, homme, femme, peu importe – il est vraiment possible qu’à un moment on prenne des nouvelles décisions de transition, différente de ce qu’on faisait avant.

Parce que si c’est instinctivement bien et respectueux de laisser le temps à la personne et de considérer que si elle a des choses sur sa transition à dire c’est à elle de le dire et qu’elle le fera quand elle est prête, dans les faits c’est souvent difficile et effrayant de se poser ces questions et de pouvoir en parler, même quand on est déjà out. Et avoir des personnes bienveillantes dans notre entourage qui laisse explicitement la place à ces questions-là et à ces discussions-là d’exister, voire qui nous encourage à nous poser ces questions-là et à avoir ces discussions – dans le respect de notre consentement si on dit non, ou qu’on n’est pas prêt, ou qu’on n’a pas envie bien évidemment – pour moi c’est très important.

Chapitre 4 : Le rapport à la masculinité.

Tout ça nous amène donc à mon point suivant qui est : « Qu’est-ce qu’il se passe quand on se pose effectivement la question ? »

Dans ce cas-là, une autre chose qui était pour moi aussi un grand obstacle à mes questionnements et d’identité et de transition, c’était mon rapport à la masculinité… et ce sur plein de points différents. Beaucoup de problèmes de ce côté-là !

1. Validisme et transphobie intériorisées, et déni de ma masculinité.

Je sais pas à quel point ça se voit vidéo, mais sachez que je fais 1m50. Et en plus de ça, il y a un certain nombre de mes traits autistiques qui vont être perçus, ou en tout cas ont été perçus dans le passé, comme enfantins.

Donc quand j’ai commencé ma transition sociale et physique mais pas médicale (en me coupant les cheveux, en portant des vêtements de garçon… de garçon et pas d’homme puisque je fais donc du 12/14 ans) je suis beaucoup passé pour un garçon.

La première fois que j’ai voulu faire un test PCR pour le CoVID, j’avais 22 ans, et on m’a dit que j’avais pas le droit de le faire sans mes parents. Une fois j’étais à un festival, et on a demandé à mon copain qui a 5 ans plus que moi si c’était mon père. Et tout ce genre de situation qui m’arrivait tout le temps.

Je passais pas trop mal dans le sens où j’étais jamais appelé Madame, mais la masculinité qu’on percevait de moi n’était pas une masculinité d’adulte. Et même dans la manière dont j’étais perçu comme un ado, voire comme un enfant, je n’étais pas perçue comme un ado très masculin.

Tout ça, et sûrement plein d’autres trucs, a fait que pour moi l’idée de pouvoir être « réellement masculin » me paraissait inaccessible.

Et je me souviens, la première fois que j’ai entendu le terme « soft boy » donc littéralement « garçon doux » qui justement faire référence à cette idée d’une masculinité qui est masculine dans le sens où c’est une identité d’homme ou de garçon, mais qui est pas masculine dans le sens de viril, et ben j’étais super content.

J’étais super content parce que je me suis dit : « Ah, il existe une identité, une esthétique, une expression de genre, qui est masculine, qui est une expression d’homme ou de garçon, mais qui m’est accessible. Mais que je peux performer. »

Ça me validait dans le fait que je pouvais être un homme et ressembler à ce à quoi je ressemblais à l’époque, ce qui est vrai, et c’était super cool.

Le problème, c’est que je me suis un peu réfugié là-dedans j’ai l’impression. Ça me paraissait plus réaliste, et du coup je m’en suis contenté.

Encore une fois on se retrouve sur un truc assez similaire à ce que je disais juste avant sur la transition médicale, où il y a des identités et des affirmations qui apportent du confort, et qui sont vraies, et c’est bien, mais qui des fois pour certaines personnes vont avoir un revers un peu sournois. Parce qu’on se retrouve dans un entre deux où on est en même temps assez confortable pour pas être obligé de se poser des questions et où on peut s’en contenter, sans être vraiment non plus à l’endroit qui nous apporte vraiment de la joie.

Et pendant longtemps, mon expression de genre, c’était ça. Je n’étais pas particulièrement dysphorique, ça allait, si j’avais dû faire avec toute ma vie je m’en serais peut-être sorti, mais ça ne m’apportait pas vraiment d’euphorie non plus.

Le problème, c’est que c’était difficile pour moi de faire réellement l’introspection, de me demander si c’était ça que je voulais, si c’est ça me rendait heureux, si c’était une expression de ma masculinité qui m’allait, parce que j’avais l’impression, inconsciemment souvent, que si je me posais cette question et que la réponse était : « En fait j’ai envie d’être plus masculin que ça, ou masculin d’une autre manière. » de toute façon cette masculinité-là elle ne m’était pas accessible, et que la seule chose que ça allait créer c’était la souffrance d’être maintenant au courant que je voulais quelque chose d’autre que je ne pouvais pas avoir. Et donc, évidemment, j’en arrivais à la conclusion, encore une fois souvent inconsciemment, qu’il valait mieux que je me pose pas trop la question, et que je me contente de ce que je pouvais avoir.

Malgré tout ça je voyais bien quand même que quand j’avais un rhume qui me donnait la voix grave j’étais trop content, que des fois je me disais « Ah j’aimerais bien avoir les cheveux longs mais ça va ruiner mon passing donc je vais pas le faire. » voire parfois « Mais si un jour peut-être je vais prendre de la T, alors je pourrais me laisser pousser les cheveux et ce sera trop cool. », que j’avais toute une pile de T-shirt que je pouvais plus mettre parce que la dysphorie, et qui m’allait plus suffisamment, et que je gardais quand même en me disant « Si un jour on sait jamais je fais une mammec je pourrais les réessayer. »

Donc je savais bien au fond que ça m’intéressait d’être plus masc que ce que j’étais à ce moment-là, ou en tout cas d’explorer plus ma masculinité. Mais à chaque fois que je me disais des choses comme ça, je finissais très vite par les remettre de côté parce que j’avais l’impression que l’endroit dans lequel j’étais était une espèce de fatalité. Que de toute façon les solutions ne m’étaient pas accessible à moi, et que donc ça valait pas le coup d’y penser.

Quand j’ai eu mon fauteuil roulant il y a deux ans, j’ai commencé à pouvoir sortir beaucoup plus en public, j’ai pris du muscle, je pouvais faire du sport, mon passing a évolué, etc. Et à côté de ça, j’ai aussi eu accès à de plus en plus de représentations et de contact avec des hommes trans, et notamment des hommes trans handicapés, et donc c’est venu très fort toquer à la porte de toutes ces questions que j’avais remises au placard, et ça m’a fait réaliser que oui, j’étais un homme, j’avais envie d’être plus masculin, et que la masculinité, la mienne est celle des autres, c’était quelque chose qui m’apportait de la joie.

Mais aussi que c’était quelque chose qui m’était accessible. Que c’était possible pour moi d’explorer ma masculinité et d’en faire quelque chose de différent, et que l’idée que ces autres masculinités-là, que je connaissais, que je reconnaissais, et qui me faisait envie, mais dont j’étais persuadé que moi personnellement elles ne m’étaient pas accessibles, c’était juste de la transphobie et du validisme intériorisées en fait.

2. Stigmatisation de la masculinité des hommes trans.

Un autre pan du rapport à la masculinité, c’est aussi la stigmatisation de la masculinité chez les hommes trans, qu’on va ironiquement retrouver et dans certains milieux LGBTI et féministes, et dans les mouvements TERFs et autres mouvements transphobes. (Et par « ironiquement » je veux bien évidemment dire : « c’est chaud de ouf comment tout le monde est transphobe partout. »)

D’une part il y a l’idée qu’être masculin quand on est un homme trans, ou féminine quand on est une femme trans, c’est se conformer aux stéréotypes de genre et les renforcer. Que si on croit vraiment qu’on peut être un homme ou une femme avec n’importe quel corps et n’importe quelle expression de genre, alors ce serait hypocrite de vouloir changer son corps ou son expression de genre de manière plus féminine ou plus masculine.

Et là on retourne sur ce que je disais sur le danger de « C’est légitime de pas transitionner médicalement. » et « C’est légitime d’être un homme trans avec une expression de genre féminine. » C’est toujours vrai, je le répète, mais si on ne fait pas attention à comment on dit, et comment on clarifie ce qu’on met derrière idéologiquement quand on dit ça, on laisse la place au fait que ces propos soient récupérés pour dire : « Vous avez pas besoin de faire telle et telle démarche de transition médicale ou d’avoir telle et telle expression de genre pour être des vraies femmes ou pour être des vrais hommes, et du coup si vous le faites c’est juste par conformisme de genre et c’est sexiste. »

D’un autre côté, même si c’est lié, il y a aussi l’idée que la transition des hommes trans serait une trahison. Qu’on passerait du côté des victimes du sexisme à celui des oppresseurs, qu’on deviendrait donc dangereux, qu’il sera normal de nous exclure des milieux qui jusqu’ici assurait notre sécurité, etc., et/ou que nos transitions sont le signe d’une misogynie internalisée qui nous fait détester être des femmes. Et si ce dernier point spécifique-là c’est surtout dans les milieux explicitement transphobes qu’on le retrouve (et encore), les autres sont vraiment présents dans pleins milieux qui se disent et qui se veulent accueillant des personnes trans… et ça ça craint.

Il y a beaucoup de choses à dire sur les hommes et la masculinité dans le contexte du patriarcat et des milieux queer, etc., et cette vidéo est déjà trop longue donc je ne vais pas faire ça aujourd’hui. Peut-être une autre fois, mais toujours est-il que ça reste des paramètres qui ont ralenti ma transition et celle de plein d’autres hommes trans, donc ça me paraissait important d’y mentionner ici.

Quand on a vécu tout un tas de violences misogynes, et qu’on vit dans un milieu qui analyse ces violences là comme « Le groupe des hommes, c’est le groupe de la violence. » ce n’est pas facile d’accepter l’idée d’être ou de devenir un homme.

Et c’est un problème de cette analyse très cis, et souvent très blanche, du patriarcat qui consiste à ne voir les dynamiques de violence de genre que comme les hommes attaquant les femmes, là où ces dynamiques là sont très profondément transformées et complexifiées par plein d’autres paramètres, notamment de queerphobie et de racisme. Encore une fois, il faudrait plus de temps que je n’en ai là pour en parler correctement, donc je vais m’arrêter là, mais je vous mettrai dans la description des articles si c’est une question qui vous intéresse ou qui vous interroge.

Un dernier truc que je veux clarifier avant de passer à mon dernier point, c’est que tout ce que je viens de dire là sur le fait que les hommes trans ont des vécu de misogynie, notamment parce qu’ils ont été perçus et traités comme des femmes pendant toute une partie de leur vie, ça n’implique pas du tout que les femmes trans ont vécu dans le privilège masculin jusqu’à leur transition, parce que c’est pas vrai. C’est pas vrai, et d’une manière plus générale, ce n’est pas pertinent je pense de parler de transidentité et de transition comme si les hommes trans et les femmes trans étaient le miroir opposé l’un de l’autre. C’est aussi une énième raison qui fait qu’une vision binaire et symétrique des enjeux de genre est complètement claquée au sol.

3. Disponibilité sexuelle et misogynie.

La dernière chose, et pas des moindres, dans ces questions de peur de la masculinité et que j’ai déjà mentionné un peu plus tôt, c’est que beaucoup d’hommes trans vont avoir des vécu de misogynie au cours desquelles on leur a inculqué que leur féminité c’était leur seule valeur intrinsèque. Que le fait d’être jolie et attirante et sexuellement désirable, c’était la seule chose qui leur donnait de la valeur.

J’ai eu la chance d’avoir été avec des partenaires romantiques très chouettes toute ma vie, et malgré tout ça, la société m’a quand même très bien inculqué cette idée, donc je vous laisse imaginer pour tous les hommes trans qui ont aussi eu des partenaires romantiques abusifs.

Ce n’est pas rare non plus que des hommes trans soient dans des relations avec des hommes hétéros au moment où ils commencent leur transition, voire qu’ils le soient en ayant été out depuis longtemps mais en ayant pas transitionné médicalement, et même dans le cas où ces partenaires sont effectivement respectueux du genre de leur partenaire, ne considèrent pas la relation en elle-même comme hétéro, etc., ça crée quand même un obstacle et une peur supplémentaire à la transition médicale, forcément.

Peu importe à quel point mes partenaires ont toujours été en soutien de ma transition et m’ont toujours dit de prioriser ça sur ce qui eux leur plaisait ou les attirait, ça n’a pas tout seul suffit à me faire surmonter des décennies de conditionnement au fait de croire que si j’étais poilu mon corps était dégueulasse, et que si j’avais pas envie de me faire baiser et ben je n’avais aucune valeur, essentiellement.

Dans ce contexte-là, c’est du travail, et pas du travail facile, d’arriver à se rappeler et à internaliser qu’on peut être masculin. Que c’est cool, qu’on peut être sexy en étant masculin, qu’on peut être beau en étant masculin, qu’on peut être attirant en étant masculin, etc.

Et c’est une peur que beaucoup de mecs trans partagent malheureusement, le fait de se dire que s’ils deviennent plus masculin, s’ils prennent de la testostérone, etc., ils vont devenir moches et indésirables.

Et évidemment, c’est aussi important de déconstruire l’idée qu’il faut absolument être beau et désirable pour être respecté et avoir des relations humaines positives, on est bien d’accord. Cela étant, je pense pas non plus que ce soit de la vanité ou superficiel de vouloir que les gens nous trouvent beau et attirants. C’est normal, et je vous le dis si vous êtes dans ce cas-là, c’est tout à fait compatible avec le fait de transitionner, dont de transitionner médicalement.

Une fois il y avait une meuf trans qui avait fait un tweet qui avait un peu buzzé, et à raison parce qu’il était très bien, qui disait essentiellement : « Si vous pensez que vous aimeriez bien être une meuf mais que vous avez peur d’être une meuf moche, vous êtes déjà une meuf et ça s’appelle juste de la dysphorie en fait. »

Et je pense que ce propos là il est complètement applicable aux mecs trans à plein d’égards aussi.

Si vous avez envie d’être un mec, mais que vous avez peur qu’en étant un mec vous deveniez moche et indésirable, vous êtes déjà un mec et ça s’appelle juste de la dysphorie de la transphobie internalisée.

Quand j’avais fait un post pour demander si je faisais une vidéo sur mon expérience avec la T si les gens avaient des questions, une personne m’avait répondu : « Je me suis grave construit autour du sexe et en me sexualisant, et je sais que c’est d’une manière qui est pas saine, mais actuellement je rentre dans des normes de désirabilité féminine et du coup j’ai peur de perdre ça si je transitionne médicalement. » et je me reconnais absolument là-dedans, et je suis sûr que je suis pas le seul.

Personnellement par rapport à ça, ça m’aide beaucoup d’être gay, je vais pas vous mentir. Ça m’a beaucoup aidé d’avoir des relations romantiques et sexuelles avec des mecs gays, et aussi de pouvoir consommer des représentations érotiques et pornographiques par et pour des mecs gays, parce que j’ai pu y trouver une appréciation sincère de la masculinité. Et pas uniquement d’une masculinité hégémonique qui m’est globalement inaccessible comme à pas mal de gens, mais juste une réelle appréciation des mecs des vrais mecs, pour de vrai, avec des poils sur les fesses et de la calvitie et que sais-je.

Ça m’a permis de trouver un endroit où voir et ressentir et exprimer une appréciation de la masculinité sincère, qui ne soit pas envahie et à la fois par la manière dont on m’a conditionné à détester ma propre masculinité parce que j’étais censé être une femme, et par les standards de masculinité mainstream hétéro complètement inatteignables.

Une des choses qui a fait que j’ai mis des années avant de commencer la T, c’est que j’avais peur de devenir plus poilu et d’avoir de la barbe et de détester ça, et dès que ces changements ont commencé à m’arriver, je n’avais qu’une seule envie, c’était qu’ils arrivent plus vite !

J’ai longtemps cru que cette peur là c’était juste que je voulais pas ça pour moi, et j’imagine que ça peut arriver, mais dans mon cas et dans celui de beaucoup d’autres mecs trans, c’est juste la conséquence logique du fait d’avoir été soumis pendant une bonne partie de ma vie à des représentations qui disaient que si j’étais une meuf il fallait surtout pas que j’ai un seul poil, et honnêtement que même en étant un mec avoir trop de poils ou dans des endroits pas « désirable », genre les épaules ou les fesses ou que sais-je, bah c’était moche aussi.

Alors que c’est pas vrai du tout, je le sais puisque j’aime ça chez les autres mecs ! Mais avoir des représentations qui me montrent qu’il y avait effectivement d’autres mecs dont le corps était comme ça, dont des mecs trans, et qu’il y avait aussi plein de mecs qui appréciaient ça chez les autres mecs et trouvaient ça attirant, dont chez les mecs trans, ça m’a vraiment sauvé.

Bref, je vais m’arrêter là parce que sinon je pourrais parler de garçons toute la journée. Mais j’essaierai de vous mettre dans la description des liens d’artistes que j’aime bien sur ces sujets-là.

Conclusion.

Je suis sûr qu’il y aurait encore plein d’autres choses à dire sur tout ça. J’ai mis longtemps à faire cette vidéo parce que ce n’était pas simple de rassembler toutes mes idées dans un ordre un petit peu correct, que tous ces enjeux et ces problématiques-là sont complexes et s’entremêlent d’une manière qui est pas toujours facile à organiser, donc peut-être que je ferai d’autres vidéos sur ça.

Notamment j’aimerais parler plus en profondeur de l’intrication entre le validisme et la transphobie, qui s’entre-construisent énormément, mais c’est déjà très long, j’ai déjà plein de problèmes de batterie de caméra, et on est significativement en train de s’éloigner du sujet de base aussi, donc ça va être tout pour aujourd’hui.

Pour conclure, je veux vraiment répéter que cette vidéo ce n’est pas une attaque contre les personnes non-binaires, ni contre le concept de non-binarité en soi. Et que je crois fondamentalement qu’il y a pas de bonne ou de mauvaise manière de transitionner. Il y a juste des manières qui sont possibles et bonnes, pour certaines personnes, dans certains contextes, à certains moments.

Ce que je pense par contre aussi c’est que de dire « Toutes les options sont OK. » et « Tout le monde est légitime peu importe ses choix et ses identités. » même si c’est vrai, c’est pas suffisant. Et que c’est pas honnête si on fait pas aussi le travail de donner aux gens les outils et les ressources intellectuelles et matérielles pour connaître ces options, pour les considérer comme de vrais choix qui leur sont accessibles, et pour qu’ils aient effectivement les ressources de les mettre en place s’ils veulent faire ces choix-là.

Et je crois que pour moi, c’est ça l’objectif de cette vidéo. Essayez de partager les outils et les idées qui m’ont permis de réfléchir à ces questions-là et de faire des choix qui étaient bons pour moi, j’espère que ce message sera bien passé.

Si vous avez des questions, des témoignages, des inquiétudes, des joies… à partager en commentaires, surtout n’hésitez pas, je serais vraiment ravi de vous lire et de vous répondre si je peux.

Et comme d’habitude, avant de vous quitter je vous rappelle l’existence de ma page Patreon, sur laquelle vous pouvez soutenir mon travail et cette chaîne avec un abonnement mensuel et avoir accès à du contenu exclusif et en avant-première, et de ma boutique sur laquelle vous pouvez trouver notamment des stickers trans et handi, et des livres et des livrets qui parlent surtout de handicap et un peu d’art, et voilà.

Moi Youtube c’est mon seul travail, et ces sources-là sont mes seuls revenus professionnels, donc c’est vraiment utile et merci à toutes les personnes qui me soutiennent déjà.

Sur ce, je vous souhaite une très bonne journée et à tout bientôt !

Annexes

Ma boutique : https://alistairh.fr/boutique/

Mon Patreon (dons mensuels + contenu exclusif) : https://www.patreon.com/user?u=91325962

Tous mes liens (réseaux sociaux, contact…) : https://linktr.ee/hparadoxa

[EN, texte] Le tweet de Kathryn Gibes que je mentionne dans la vidéo : https://twitter.com/TransSalamander/status/947522372315369472

Sur les problématiques d’essentialisation de la dangerosité de la masculinité :

[EN, texte] Un article de Julia Serano : https://juliaserano.medium.com/penises-privilege-and-feminist-lgbtq-purity-politics-bafd1f25fe3e

[FR, texte] Un de mes threads : https://twitter.com/hparadoxa/status/1561782278757523456

Sur le rapport à la transition médicale :

[FR, texte] La retranscription de ma vidéo « Transitionner médicalement ou pas ? » : https://alistairh.fr/transition-medicale-ou-pas/

[FR, texte] Mon article « Y a-t-il un injonction à la transition médicale : https://alistairh.fr/injonction-transition/

[FR, texte] Un de mes threads similaire à ce que je dis sur la peur de poils dans la vidéo : https://twitter.com/hparadoxa/status/1669447917566939137

Sur la non-binarité :

[FR, texte] Mon article « Les personnes non-binaires sont-elles trans » : https://alistairh.fr/nb-trans/

Des représentations de masculinités queer qui me touchent :

[EN, illustrations/BD] Les zines de shortsplit, un homme trans, notamment « Going off trail » sur le fait de découvrir son identité (et le fait de s’identifier comme un homme trans sans se « sentir homme ») et « Losing it » sur la calvitie en tant que mec trans. Il y a aussi des zines érotiques/pornographiques avec des hommes trans, mais rien d’explicite sur la page d’accueil, et ils sont annotés +18 dans la description : https://shortsplit.itch.io/

[EN, illustration/BD] Les BDs de Homotar0, qui sont le premier endroit où j’ai vu des représentations d’homme trans qui ont fait des opérations génitales, et encore plus dans un contexte sexuel (dans « DRC »). Le compte twitter a du contenu explicite dès la première page, la page itchio a du contenu suggestif mais pas explicite dès la première page : https://linktr.ee/homotar0

[EN, illustration/BD] Les BDs de E.K. WEaver, notamment TJ and Amal (quelques scènes explicites) et Shots and Chaser (pas de scènes explicites) : https://bigbigtruck.carrd.co/

[EN, texte] « Irreistible Damage », une newsletter pour les hommes trans/personnes transmasc gay/bi, qui parle notamment pas mal de sexualité: https://idamage.substack.com/

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